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Définition
"Ce n'est pas ce que je vis
qui me fait souffrir, c'est la réaction à ce que
je vis qui me fait souffrir."
Si
je souffre, c'est simplement pour me signifier que mon comportement du
moment n'est pas juste, que je ne m'accepte pas tel(le) que je suis.
"Simplement"
"Mon comportement n'est
pas juste"
"Mon comportement du
moment n'est pas juste"
"Je ne m'accepte pas
tel(le) que je suis"
Bibliographie
J'aimerais tout d'abord commencer cet
écrit par une phrase [1]:
"La
souffrance fait s’ouvrir aux autres et à
soi-même.
Elle
est l’épreuve
qui n’empêche ni la pensée, ni
l’imagination, ni l’échange.
Elle peut conduire
à créer, à donner, à aimer,
à vibrer.
Elle n’empêche pas de
vivre.
Souffrir,
c’est vivre. Vivre pour ne plus souffrir"
Il
existe des moments dans ma vie où je suis en proie
à la
souffrance: à la perte d'un être cher, lors d'une
maladie.
La faim, la douleur physique ou morale, le handicap ou un traumatisme
peuvent entraîner un sentiment de souffrance.
Les états
mentaux négatifs, tels que la tristesse, la peine, la détresse, la
mélancolie, la torpeur, le désespoir,
l'angoisse, l'inquiétude, le mal-être,
la solitude sont également source de souffrance.
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"Ce
n'est pas ce que je vis qui me fait souffrir, c'est la
réaction à ce que je vis qui me fait
souffrir." [2]
Bien
souvent, je peux avoir l'impression de subir ce qui m'arrive, quel que
soit l'évenement, l'épreuve: "Je souffre
à cause
de ..." est ma première pensée. J'oublie alors
que la
souffrance vient de moi, prend naissance en moi. Celle-ci est
effectivement réveillée par un
évenement, mais en
réalité ce n'est pas ce que je vis qui me fait
souffrir,
c'est la
réaction à ce que je vis qui me fait
souffrir. Cette réaction est la conséquence du reniement et/ou
de la non-acceptation
de ce que je vis ou de ce que je suis.
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Si
je souffre, c'est simplement pour me signifier que mon comportement du
moment n'est pas juste,
que je ne m'accepte pas tel(le) que je suis.
Cette phrase contient plusieurs idées qu'il me semble
important de détailler.
"Simplement"
C'est très simple, car, si je suis authentique, alors je ne
souffre pas, je suis dans la joie, le bien-être. Au
contraire,
lorsque je ne suis plus moi-même, alors j'entre dans un
état de souffrance. Nous verrons plus loin ce que signifie
être authentique, être moi-même.
Paradoxalement, dans le quotidien, ça n'est pas toujours
simple.
Comme je le disais précédemment, j'ai d'abord tendance
à considérer que la souffrance ne vient
pas de mon
fait, mais vient des autres, des évènements
extérieurs. Vu sous cet angle, il est
compréhensible de concevoir la souffrance, voire la vie
comme
douloureux, difficile.
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"Mon
comportement n'est
pas juste"
Ce qui équivaut à "je ne suis pas authentique"
ou encore, "je porte un
masque", "je
joue un rôle" etc...
Concrètement, qu'est-ce que cela veut dire ? Comme dans une
pièce de théatre, dans laquelle l'acteur endosse
un
costume, va sur la scène pour laisser s'exprimer un
rôle,
un personnage qu'il incarne à ce moment-là, j'ai
tendance
à faire de même dans ma vie, dans mon quotidien.
Bien
souvent, cela se produit sans que j'en ai vraiment conscience. Par
exemple, j'ai des goûts, des convictions qui me sont propres,
mais il arrive que je ne les affirme pas, par peur de la
réaction de l'autre, de son regard, de ses attentes. Des
fois,
il se peut même que je ne sache plus réellement ce
que
j'aime, qui je suis. J'ai, en quelque sorte, intérioriser
les attentes de
l'autre: j'aime ce que l'autre aime, j'agis conformément
à ses demandes, tout en croyant sincèrement que
c'est ma
façon d'être.
En fait, ce comportement se met
généralement en
place chez l'enfant, dès son plus jeune âge. Alors
qu'il
s'exprime sur ses besoins fondamentaux, selon la
réponse de
ses éducateurs (parents, tuteurs ...), il pourra se sentir
comblé, satisfait ou frustré. Cette
étape -durant
laquelle l'enfant est confrontée à
l'autorité de
l'éducateur- est
absolument essentielle à sa construction, à sa
sociabilisation. Ca l'amenera à pouvoir vivre en
société, se définir, s'individualiser,
se
différentier des autres - dans sa famille et dans la
société -
Quand l'éducateur est bien conscient de ses propres limites,
de
son individualité, de sa place et de sa position par rapport
à l'enfant, qu'il a suffisament confiance et d'estime de
lui-même, il pourra transmettre à l'enfant en
toute
harmonie, dans le respect de toutes les personnes concernées
les
valeurs qui sont siennes. Dans ce cas, que l'enfant ressente de la
satisfaction ou de la frustration, il intègrera les valeurs
de
l'éducateur et les
règles de vie, tout en respectant son
être profond.
En revanche, lorsque l'éducateur manque de confiance en lui,
n'agit pas selon ses convictions propres, ne se sent pas à
sa
place de parents etc... il en va tout autrement: la transmission des
valeurs d'une génération à l'autre se
fera non
plus dans l'harmonie et dans le respect de chacun, mais se fera de
façon déséquilibrée faisant
intervenir la
souffrance.
Prenons un exemple pour mieux comprendre. Un enfant est en train de
parler à voix haute alors que quelqu'un est en train de
faire un
discours. Il est tout à fait normal de demander à
l'enfant de se taire le temps du discours ; ou de sortir avec lui hors
de la pièce en fonction de la maturité, de
l'âge de
l'enfant. Un autre enfant est en train de parler, également
à voix haute, parmi la foule bruyante. Il sera tout
à
fait déplacé de lui demander, de l'obliger
à se
taire. Dans le premier cas, l'enfant apprend à vivre en
société. Dans le second cas, il nait
plutôt de
l'incompréhension, il pourra ressentir différents
sentiments, tels que de l'injustice, du rejet, de l'humiliation etc...
Si cet enfant entend continuellement les mêmes mots:
"tais-toi,
tu fais trop de bruit", alors que naturellement, il prend beaucoup de
plaisir à parler, il pourra petit à petit
renoncer
à s'exprimer pour garder la reconnaissance de son
éducateur, pour lui faire plaisir ou tout simplement penser
qu'il n'est pas bon, correct de parler.
La souffrance apparaît
à deux reprises. L'enfant souffre une
première fois lorsque l'éducateur lui demande de
se
taire: le
plaisir de parler est remplacé par la souffrance de se faire
"remballer". Puis, pour satisfaire les exigences de
l'éducateur,
il pourra décider de se taire, jusqu'à en prendre
l'habitude. L'enfant ne souffrira plus du regard ou des reproches de
l'éducateur, mais
il souffrira inconsciemment du silence qu'il a choisi. En
d'autres
termes, le besoin de reconnaissance ou d'amour de l'enfant envers son
parent est si important qu'il choisit le reniement de ce
qu'il est réellement, engendrant un
sentiment de souffrance. En ce faisant, il
décide de porter le masque ou de jouer le
rôle du silencieux, alors que naturellement il aime parler,
s'exprimer. Il
pourra porter ce masque très
longtemps, jusqu'à ne plus savoir qu'il s'agisse d'un
masque,
mais croire qu'il est de nature silencieuse. Devenu adulte, chaque fois
qu'il n'osera pas s'exprimer, il vivra un sentiment de souffrance.
Vu sous cet angle, la souffrance peut être
considérer
comme un signal d'alarme qui m'indique que j'adopte un comportement qui
ne me satisfait pas intérieurement, qui ne me correspond pas.
On peut aller un peu plus loin dans le raisonnement, en se placant du
point de vue de l'éducateur. Qu'est-ce qui fait qu'un adulte
puisse imposer un comportement inadéquat à un
enfant ? Je
pense que c'est lié au fait que l'éducateur n'est
pas
dans son authenticité, que lui-même a pu vivre des
évènements qui l'ont amené
à se renier dans
ses convictions propres, à porter un masque. Ainsi, les
agissements de l'enfant peuvent réveiller la souffrance de
l'adulte / ex-enfant. D'une certaine manière, la souffrance
de
l'éducateur s'est déplacé sur
l'enfant, l'enfant
se l'est approprié. J'irai même plus loin en
affirmant que
l'enfant nait avec cette blessure, cette souffrance sous-jacante, et
que celle-ce est activée au contact de son
éducateur. Nous détaillerons cette
idée plus
loin (blessure de l'âme, personnalité et
souffrance). Cette réactivation permet à
l'adulte -devenu
mature- de prendre conscience de sa souffrance, et de lui permettre de
revenir à son authenticité. Une fois que l'adulte
modifie
son comportement en redevenant lui-même, il permet aussi
à
l'enfant de rester authentique.
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Dans
l'idée de départ, je précise "mon
comportement du
moment n'est pas juste"
En effet, une des plus grandes méprises, très
courantes,
est de croire que je souffre parce que dans ma jeunesse, j'ai
vécu tel évènement, telle frustration.
S'il est
vrai que la souffrance s'est manifestée la
première fois
durant l'enfance, celle-ci s'est maintenu, et se maintient encore
aujourd'hui. A l'époque, moi-enfant, j'ai choisi de porter
un
masque; aujourd'hui, moi-adulte, je décide de le garder.
Le terme "choisi" est important, car, nous l'avons vu plus haut,
même si l'enfant n'a pas conscience des
conséquences de
son acte à long terme, l'enfant choisit l'amour de son
éducateur au détriment de son
authenticité. Par la
suite, ce choix deviendra automatique: il ne choisira plus, il
sera petit à petit ce masque, jusqu'à oublier sa
nature
profonde. Ce sera d'autant plus vrai et plus fort que le risque de
perdre l'amour de son éducateur est grand. En quelque sorte,
c'est une question de survie.
Ce dont il est important de se rendre compte est que le masque est maintenu dans le
temps présent.
Bien souvent, je n'en ai pas consience, après tout, cela
fait
20, 30, 50 ans voire plus que je le porte, c'est comme s'il
faisait partie intégrante de moi, comme s'il
était
moi. L'amalgame est très fort. Mais, j'ai toujours
l'opportunité de changer de regard. La vie se charge
de mettre sur ma route des évènements,
des signes,
des rencontres qui peuvent me mettre la puce à l'oreille, et
me
permettre de réaliser que mon comportement n'est pas juste,
n'est pas authentique. Une de ces rencontres est mon enfant, qui, tel
un miroir va me montrer tel(le) que je suis réellement, me
rappeler dans toute mon authenticité. Lorsque la prise de
conscience a pu se faire, il m'appartient alors, dans le temps
présent, de décider si je continue de porter le
masque ou
non. C'est en cela que je suis responsable
de mon comportement d'aujourd'hui.
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"je ne m'accepte pas tel(le) que
je suis"
La
non-acceptation de
ce que je suis ou de ce que je vis est une autre source de souffrance.
Je crois même
que c'est le plus grand obstacle que je puisse rencontrer dans ma vie.
Cette non-acceptation peut intervenir à tout moment: d'abord
lorsque je crois subir les épreuves de la vie. Ensuite, je
peux
me battre contre moi-même: ne pas m'accepter lorsque je ne
suis pas moi-même, et ne pas m'accepter dans toute mon
authenticité. Cela peut se traduire dans mon
quotidien par
la non-acceptation du comportement d'autrui, par de
l'intolérance, une forte exigence envers les autres et
envers
moi-même.
Lorsque je ne suis pas dans l'acceptation, je peux vivre un panel
d'émotions négatives, telles que la
culpabilité,
la colère, la rancune, la tristesse, la
dépression etc...
Je peux également être atteint de maladies plus ou
moins
bégnines. De nombreux auteurs ont
étudié la
question du lien entre maladie et psychologie [3][4][5].
Il est vrai qu'être dans l'acceptation de tout ce que je vis
n'est pas toujours chose facile. Comment y arriver ? Elisabeth
Kübler-Ross [6] décrit
les différentes étapes du deuil qui suivent
la mort d'un être cher. Le passage à toutes ces
étapes mène à l'acceptation. Ce
processus de deuil
s'applique à tous les évenements de la vie qui
entraînent un changement, une perte, une
séparation
(d'autrui, de croyances, de situations). Les
étapes sont
les suivantes:
- le déni
: je ne veux pas croire que cela m'arrive, que ce soit vrai.
- la colère
contre l'autre, contre moi, contre la fatalité, contre la
vie, contre dieu ...
- le marchandage
: je propose un marché pour que la situation qui provoque la
souffrance s'arrête. "Je ferai ce que
vous voudrez, faites que cela s'arrête, qu'il revienne parmi
nous."
- la dépression,
la tristesse
- l'acceptation
Il en est de même de la souffrance. Lorsqu'une situation
réveille de la souffrance en moi, je peux me dire que je
n'accepte pas cette situation. Je vais alors traverser ces
différentes étapes avant de
pouvoir l'accepter.
A chaque nouvelle prise de conscience, je vais également
vivre
ses étapes: la prise de conscience équivaut au
deuil de
l'ancienne situation, vie, donc acceptation de celle-ci, et
à
l'acceptation de la nouvelle.
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Bibliographie
[1]
Il
n'est jamais
trop tard pour pardonner à ses parents, Maryse
Vaillant (Ed. Lamartinière)
[2] Le grand livre de l'Etre,
Lise
Bourbeau, Micheline St-Jacques (Ed.
E.T.C. Inc)
[3] La clé vers
l'autolibération, origines psychologiques de 900 maladies,
Christiane Beerlandt (Beerlandt Publication)
[4] Métamédecine,
la guérison à votre portée,
Claudia Rainville (les éditions FRJ)
[5] Ton corps dit :
"Aime-toi !", Lise Bourbeau (Ed. E.T.C. Inc)
[6] http://ekr.france.free.fr
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